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Maurice : le télétravail pour les étrangers

Un quart des nomades numériques sont Français

Environ 25 % des 3 000 étrangers ayant choisi l’île Maurice pour télétravailler sont des Français. Ils sont talonnés par les Sud-Africains, les Russes et les Britanniques.

« Nous étions en quête d’une destination tropicale. Et aussi où il n’y avait pas de coupures d’électricité à longueur de journée, ayant fait l’amère expérience en l’Afrique du Sud ». L’Autrichien Juergen Wuertenberger et l’Allemande Nina Hanl, qui vont bientôt souffler leurs 47 bougies, ont passé un peu plus d’un mois au nord de Maurice. Ils ont fait partie des 3 732 nomades numériques qui ont pu travailler à distance depuis l’île grâce au « visa premium » – renouvelable annuellement – mis en place au lendemain de la pandémie de Covid-19.

 

Le couple a passé six années avant la Covid-19 à bourlinguer en Amérique du Nord, en Asie du Sud-est, en Europe, au Japon et en Australie en camping van avant de s’installer près de Grand-Baie. Nina dispensait des consultations en médecine alternative en ligne alors que Juergen, dit Jay, offrait ses services en tant que consultant en informatique. Joignant l’utile à l’agréable, ils partaient prendre leur petit-déjeuner à Trou-aux-Biches, en profitait pour faire des emplettes avant de faire trempette à la plage de Mon Choisy.

« Nous voulions découvrir un autre pays et la connexion à l’internet est très bonne, ce qui est un bon point pour les nomades numériques », dit Nina. Elle en a profité pour s’exercer en français auprès des Mauriciens. Avec Jay, elle a repris la route à bord d’un camper-van pour de nouvelles aventures qu’elle relate sur la page Facebook « Two on Wheels ». En ce moment, le couple est en Sardaigne.

nina hanl

La Britannique Tania Cheney, elle, est à Maurice depuis novembre 2021. Âgée de 40 ans, elle a décidé de venir travailler dans l’île lorsque des restrictions sanitaires ont été adoptées au Royaume-Uni. « Je n’y suis jamais venue. L’une de mes meilleures amies est Mauricienne, d’où mon choix même si j’ai déjà travaillé en Australie ou au Moyen-Orient où il faut plus chaud », relate celle qui dispense des cours en premiers soins en ligne. « Au début, ce n’était pas la joie. J’ai débarqué en pleine saison cyclonique », lance-t-elle.

Des proches jaloux
« La connexion internet était crade. Mais en prenant un abonnement approprié, la situation s’est améliorée », déclare-t-elle.

Tania Cheney

« La majorité des nomades numériques sont davantage des développeurs web, ou sont engagés dans le digital marketing. Nombreux sont ceux qui préfèrent le littoral Ouest alors que d’autres ont un faible pour le Nord ou le centre, voire la capitale où le prix de la location est moins cher et où des espaces de travail en commun sont disponibles », poursuit Tania Cheney. Elle admet que ses proches, restés au Royaume-Uni, sont quelque peu jaloux de son choix de travailler à distance depuis Maurice et pense que d’autres Britanniques vont débarquer dans les mois à venir.

Au 31 mars, sur les 5 140 demandes pour le « visa premium », 762 ne répondaient pas aux critères établis alors qu’il manquait des documents pour les 587 restants. D’après les données recueillies par l’Economic Development Board (EDB), l’agence gouvernementale responsable de l’investissement étranger, 25 % des nomades numériques sont des Français. Ils sont talonnés par les Sud-Africains (15 %). Les Russes, les Britanniques, les Allemands, les Indiens, les Chinois, les Américains, les Suisses et les Canadiens complètent le tableau.

Introduit en octobre 2020, le « premium visa » devait être un moyen d’assurer des arrivées touristiques au minimum avec les perturbations alors observées à travers le monde. Le secteur hôtelier avait alors été appelé à proposer des formules pour attirer ces types de clients. Mais, depuis, les nomades numériques privilégient la location d’appartements et de villas. Pour être éligibles à ce visa, les demandeurs ne doivent pas intégrer le marché du travail mauricien, doivent disposer d’une assurance voyage et d’une assurance maladie pour la durée de leur séjour.

Les demandeurs peuvent également être à la retraite. Un autre visa vise les retraités désirant habiter dans l’île pour une durée de 10 ans. 1 100 visas ont été délivrés, dont 48 % à des Français. D’autres types de permis de résidents sont aussi proposés, à l’instar de ceux pouvant acquérir un bien immobilier.

Source : lequotidien.re

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