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48 % des étrangers à la retraite à Maurice sont des Français

Les Français sont les plus nombreux (48 %) et sont talonnés par les Sud-Africains (20 %). Les bénéficiaires d’un tel permis peuvent s’installer dans l’île avec leur conjoints, compagnons ou personnes à leur charge.

Dominique Queffard, ancienne secrétaire d’architecte, ne regrette aucunement son choix. Cela fait un peu plus de deux ans que cette Française s’est installée à l’île Rodrigues avec son compagnon, Dominique Lichtlé, un compatriote qui a lui-aussi 66 ans. Le « jeune » couple est tombé sous le charme de la plus petite île des Mascareignes pour y avoir effectué des séjours par le passé. Il n’a pas donc pas réfléchi à deux fois en prenant connaissance des incitations offertes aux retraités étrangers par le gouvernement mauricien.

Après avoir vécu pendant 18 ans à La Réunion, Dominique Queffard a jeté son dévolu sur l’île Rodrigues. Elle lui rappelle surtout l’atmosphère de la Guyane de son enfance. « Ma première visite dans l’île remonte à 2004. En rentrant, je me suis dit que c’est un endroit où j’aimerais passer ma retraite. L’adaptation a été facile, car étant plus jeune, j’ai connu les mêmes problèmes d’eau. J’apprécie ce côté rustique et la gentillesse des gens, ce qui était similaire en Amazonie. C’est aussi l’endroit qui lui permet de vivre sa passion : le kitesurf, la plongée en tuba et les randonnés. 

Dominique-Quefflard-et-Dominique-Lichtle-sur-la-plage-de-Mourouk-DR

« Cela fait quatre ans que mon compagnon et moi-même sommes ensemble. Il ne cessait de m’entendre parler de l’île Rodrigues. Nous y sommes venus en vacances. Six mois après, il voulait y revenir. Il a lui aussi été contaminé », confie Dominique Queffard. Ils ont loué une maison à Mourouk, au Sud-ouest. « Nous ne voulons pas qu’à cause des étrangers, le prix de l’immobilier grimpe, rendant la propriété inaccessible aux locaux. Nous avons planté des citronniers et des manguiers, entre autres, sur un terrain de 1 000 m3 qui ne contenait que des pierres ». 

Henri Jacquelin Suzanne, lui, est un ancien bailleur foncier de La Réunion qui a choisi de s’installer à Maurice il y a deux ans. Ce célibataire de 54 ans habite à Petit-Raffray, un petit village du Nord qui se trouve non loin de Grand-Gaube, Grand-Baie et Péreybère. « J’aurai pu partir à Madagascar ou au Portugal. Maurice, l’île-sœur, me rappelle La Réunion de par son climat et la diversité de sa population. Voilà, les raisons. Je ne me sens pas du tout comme un étranger », lance cet homme originaire de Petite-Île actuellement « bloqué » à La Réunion en raison des grèves. 

Dominique Quefflard et Henri Jacquelin Suzanne font partie des 1 100 détenteurs d’un permis de résidence pour retraité d’une durée de 10 ans et renouvelable destiné aux étrangers ayant au moins 50 ans. Les Français sont les plus nombreux (48 %) et sont talonnés par les Sud-Africains (20 %). Les bénéficiaires d’un tel permis peuvent s’installer dans l’île avec leur conjoints, compagnons ou personnes à leur charge. L’Economic Development Board (EDB) met les bouchées doubles pour attirer davantage de Français, notamment les Réunionnais, face à ces chiffres. 

D’autres types de permis de résidents sont également proposés, à l’instar de ceux pouvant acquérir un bien immobilier. Ils sont 5 000 à l’avoir adopté et il a été constaté que 70 % d’entre eux ont plus de 50 ans. Il y a aussi le « Premium Visa » qui a été proposé en pleine crise de la Covid-19. Parmi les 4 800 bénéficiaires, 1 050 d’entre eux ont dépassé la cinquantaine. L’EDB s’emploie à vendre les clichés associés à l’image de Maurice – longues plages de sable fin, des lagons aux eaux bleu turquoise, une flore tropicale luxuriante et l’hospitalité légendaire des habitants – pour faire le plein de retraités étrangers. 

L’EDB entend consolider la « Silver Economy » comme l’un des piliers majeurs de l’activité économique en se fixant comme objectif d’attirer 50 000 retraités étrangers. Pour être éligible au permis de résident pour retraités, il faut qu’une somme de 1 500 dollars soit virée sur un compte bancaire mauricien chaque mois. Quant au Visa Premium, les ressortissants de 110 pays y sont éligibles. Il permet à un détenteur de résident à Maurice pour une durée minimale de six mois. Sinon, il est d’une durée d’un an et renouvelable. Le détenteur peut venir en tant que touriste, en famille ou en tant que professionnel travaillant à distance. 

En ce qu’il s’agit d’un permis de résident en tant que propriétaire d’un bien immobilier, il faut débourser au moins 375 000 euros pour une villa ou un appartement dans une Smart City. 

Source : lequotidien.re

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